Cette année scolaire a été bien dense pour moi. Un de mes fils a des difficultés à l’école depuis qu’il est en maternelle (il est aujourd’hui en CE2). On est passé par toutes les hypothèses : c’est parce qu’il a un frère jumeaux, il n’est pas mature, il ne fait aucun effort. Bref, des hypothèses par lesquelles tout parent d’enfant dys est passé.
A force de chercher et l’écart avec les autres élèves en lecture et l’écriture s’étant creusé nous avons tenté le bilan avec une orthophoniste qui a diagnostiqué une dyslexie. Sachant que ce genre d’enfant n’est rarement qu’un seul « dys », il est aussi dysorthographie et dysgraphique. Il aime bien écrire mais le résultat est très laborieux : c’est illisible, il manque des lettres des mots …
Afin de trouver des solutions aux multiples difficultés que mon fils rencontre à l’école, nous avons réunit toutes les personnes qui interviennent auprès de Clément (orthophoniste, maitresses, directrice ….). Au cours de cette réunion et grâce à l’orthophoniste, nous avons fait la liste de tout ce qui posait des problèmes à Clément et comment contourner ces difficultés.
Une des adaptations proposées par l’enseignante (je vous jure que je n’y suis pour rien) est de lui fournir des cahiers avec des lignes de couleurs…. Elle en avait vu sur internet. J’ai cru que tout le monde plaisantait autour de la table mais non personne ne savait que c’était moi qui les fabriquait. La réunion est devenue comique ….
Ne le sachant pas vraiment dyspraxique, je n’étais pas sure que cela l’aiderait beaucoup.
Une semaine plus tard, il rentre avec son cahier Serpodile, et voilà le résultat :
Je n’y croyais pas et je lui ai même demandé quel était le gentil camarade qui avait écrit à sa place. Ouhh la mauvaise mère !
Je vous le confirme, un lignage plus épuré (moins de lignes que sur un cahier standard), des lignes de couleurs, un interligne adapté peuvent vraiment aider (et soulager) un enfant en difficultés.
Maintenant que j’ai « mon dyslexique » à la maison en plus de « ma dyspraxique », je vais surement créer des produits pour les dyslexiques !
Chaque lettre est décomposée en séquences graphiques dont l’élément unitaire est la forme de base.
C’est l’enchainement des formes de bases qui vont permettre à l’enfant de réaliser la lettre. L’enfant retrouvera le nom des formes qu’il a appris précédemment ainsi que leur couleur. L’enchainement des formes de bases doit être réalisé dans l’ordre et sans lever le crayon afin d’obtenir une écriture efficace et fluide.
Au fur et à mesure de son apprentissage, votre enfant précisera son geste et affinera son écriture. L’important est qu’il apprenne l’enchainement des tracés fondamentaux. Cet apprentissage est long et doit rester ludique.
Elisabeth Fabre de Morlhon
Auteur